J’ai découvert Merci patron ! pour ainsi dire après la bataille, à sa sortie en DVD, avec la même jubilation qui avait animé les spectateurs ressortant des projections regonflés à bloc, le brandissant comme un étendard, avec l’arrière-goût d’une délicieuse revanche sur l’oligarchie, en la personne de Bernard Arnault, revanche à consommer sans modération.
Le film avait d’abord touché le public militant des unions locales CGT à Amiens, le fief de Ruffin, et ailleurs, jusqu’à ceux qui s’étaient rassemblés une journée pluvieuse du 31 mars, place de la République, prélude d’autres Nuits debout à venir dans plusieurs villes de Province, puis enfin un public plus large séduit par la roublardise et l’énergie militante d’une fable, d’une farce, qui faisait tellement de bien.
Public regonflé à bloc ou « chargé comme une centrale électrique avec l’envie de tout renverser », comme l’a si bien écrit l’économiste et sociologue Frédéric Lordon, membres des économistes atterrés, accompagnant Ruffin de tout son enthousiasme et ponctuant son article comme un cri du cœur, parlant très justement d’un « film d’action directe » : « Merci patron ! nous sort de l’impuissance et nous rebranche directement sur la force. Ça n’est pas un film, c’est un clairon, une possible levée en masse, un phénomène à l’état latent. De cet événement politique potentiel, il faut faire un événement réel. » (…)
Philippe Bonnaves – sur le blog documentaire – 30 novembre 2016
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